1 mars 2024
•
6 minutes de lecture
Par
La rédaction Monaliza
Le Plan Épargne Retraite (PER) et l’assurance vie sont deux placements qui permettent à leurs titulaires de compléter leurs revenus à la retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Souvent comparés, ils ont pourtant des différences essentielles. Dans ce contexte, quel produit choisir pour préparer sa retraite ?
L’Assurance Vie et le PER sont deux placements pertinents pour les particuliers qui souhaitent compléter leurs revenus à la retraite. Eléments de comparaison.
Deux produits plébiscités pour la préparation de la retraite
Placement préféré des Français, l’assurance vie est une enveloppe qui permet aux épargnants de placer leur épargne sur des produits d’assurance, dynamiques ou sécurisés, sans contrainte en termes de durée de détention.
Quant à lui, le PER Individuel est un contrat d’épargne retraite, mis en place pour permettre à ses titulaires de bénéficier d’un complément de revenus lors de leur arrivée en retraite.
A noter : il existe différents types de PER, qui présentent des différences, et notamment en termes de transmission. (lien). Toutefois, la grande majorité d’entre eux sont des contrats d’assurance. Pour cette raison, cet article traitera essentiellement des caractéristiques du PER assurantiel.
L’assurance vie et le PER (assurantiel) partagent de nombreux points communs, et notamment les caractéristiques suivantes :
a) Des produits ouverts à tous :
Les 2 produits peuvent être souscrits par des particuliers, qu’ils soient fonctionnaires, salariés du secteur privé, travailleurs non-salariées (TNS), étudiants ou sans activité professionnelle.
Ils peuvent être souscrits sans condition d’âge. Par ailleurs, il est possible, dans les deux cas, de souscrire un contrat pour ses enfants mineurs.
b) Des versements libres et modulables :
Les détenteurs de contrats d’assurance vie ou de PER peuvent choisir le montant comme la régularité des versements effectués sur leurs contrats. Ils peuvent ainsi effectuer des versements ponctuels ou réguliers, et modifier où suspendre leurs versements, sans frais ou restrictions de montant.
c) Différents modes de sortie
Autre similarité, les deux contrats peuvent être débloqués sous différentes formes : rente, capital, capital fractionné ou sortie mixte associant rente et capital.
d) Des avantages fiscaux
Les deux produits permettent à leurs titulaires de bénéficier d’avantages fiscaux. Ceux-ci sont de différents ordres (détail ci-dessous). Pour plus de précisions sur la fiscalité des placements, consulter notre article dédié.
e) La possibilité de désigner ses bénéficiaires en cas de décès
Les deux contrats permettent à leurs titulaires de désigner librement leurs bénéficiaires en cas de décès. Ainsi, bien que dans la majorité des cas les bénéficiaires soient les héritiers directs du titulaire, il est parfaitement possible de nommer un autre proche.
A côté de ces points communs, les deux contrats présentent des différences, notamment en termes de fiscalité et de durée de détention.
I. L’assurance vie : un placement à privilégier pour garder son épargne disponible
L’assurance vie a comme principal atout de permettre une disponibilité totale de l’épargne de son titulaire, sans contraintes en termes de durée de détention.
Attention toutefois, bien que l’assurance vie soit liquide, il est préférable de la garder pendant une durée minimale afin de bénéficier des avantages fiscaux.
En effet, l’imposition des gains réalisés sur un contrat d’assurance vie (plus-values et intérêts annuels) dépend de plusieurs facteurs, et notamment la date d’ouverture du contrat et de sa durée de détention.
Pour les contrats ouverts avant 2017, les titulaires peuvent choisir d’être imposés à l'impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire libératoire (PFL). Dans ce deuxième cas, le taux du PFL est variable selon la durée de détention du contrat. Il s’élève :
- à 35% pour les contrats de moins de 4 ans,
- à 15% pour les contrats de 4 à 8 ans.
- à 7,5% pour les contrats de plus de 8 ans
Pour les contrats ouverts depuis 2017, les titulaires peuvent également choisir d’être imposés à à l'impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire unique (PFL). Celui s’élève :
- à 12,8% pour les contrats de moins de 8 ans
- à 7,5% pour les contrats de plus de 8 ans
Dans les deux cas, les gains sont taxés au prélèvements sociaux (à hauteur de 17,2%).
Ainsi, l’assurance vie présente l’avantage d’être une épargne rapidement disponible, même s’il reste préférable de la concevoir comme un placement de moyen ou de long terme.
II. Le PER : un avantage fiscal déterminant pour dynamiser son épargne sur le long terme en bénéficiant d’avantages fiscaux
Contrairement à l’assurance vie, le PER individuel est strictement destiné à la préparation de la retraite et doit donc être pensé comme un placement de long, voire de très long terme.
En effet, les fonds investis sur un PER sont bloqués jusqu’au départ à la retraite, sauf dans les cas de figure suivants :
- Décès du conjoint.
- Invalidité de l’assuré ou d’un de ses proches (conjoint marié, partenaire pacsé ou enfant)
- Surendettement
- Expiration des droits aux allocations chômage.
- Cessation d’une activité non salariée à la suite d’une liquidation judiciaire.
- Acquisition de la résidence principale
A noter : lorsqu’ils sont effectués dans l’un des 5 premiers cas de figure, généralement présentés comme des « accidents de la vie », les retraits donnent droit au maintien des avantages fiscaux, ce qui n’est pas le cas de l’acquisition de la résidence principale.
Le principal avantage du PER réside dans sa fiscalité. En effet, les versements effectués sur un PER sont déductibles du revenu imposable, dans une certaine limite.
Plus précisément, les sommes versées sur le PER peuvent être déduites des revenus de l'année de versement, dans la limite de 10% des revenus professionnels, avec un maximum de 32 419 euros pour l'année 2023.
Cela signifie qu’un contribuable ayant des revenus professionnels de 50 000 euros pourra déduire jusqu'à 5 000 de son revenu imposable en effectuant des versements sur son plan épargne retraite. En conséquence, il pourra bénéficier d’une réduction d’impôt d’environ 30% sur les montants concernés.
Le titulaire ne sera taxé sur les versements que lors de son arrivée en retraite et du déblocage de son plan.
Alors que l’arrivée en retraite génère une baisse conséquente des revenus des particuliers (de l’ordre de 25% à 50%), ce mécanisme permet aux titulaires de ne subir l’imposition que lorsque leurs revenus sont réduits, et donc à une tranche d’imposition moins élevée.
Par ailleurs, il crée également un effet de levier, les économies d’impôt permettant de générer des rendements et plus-values pendant la durée de détention du contrat.
Cette exonération fiscale est un atout considérable du PER, qui le distingue de nombreux autres produits d'épargne tels que l’Assurance Vie ou le Plan Epargne en Actions.
III. Quels critères regarder pour choisir son placement ?
Il n’est pas nécessaire d’opposer les deux produits, ceux-ci étant parfaitement complémentaires dans le cadre d’un projet de préparation de sa retraite.
Il peut d’ailleurs être pertinent de répartir son épargne entre les deux enveloppes, l’une permettant de réduire son imposition et l’autre permettant de bénéficier d’une épargne de précaution en cas de besoins financiers à court ou moyen terme.
L’avis de nos conseillers :
Si votre tranche marginale d’imposition est faible (revenus inférieurs à 30 000€/ an), alors l’avantage fiscal du PER sera plus faible, et nous recommandons de privilégier l’assurance vie.
De la même manière, si votre tranche marginale d’imposition est plus élevée, que vous disposez déjà d’une épargne de précaution disponible et que vous n’anticipez pas besoin financiers importants à court terme, alors le PER Individuel sera le plus adapté à votre situation, parce qu’il vous permettra de bénéficier d’une réduction fiscale comme d’un rendement plus dynamique.
Naturellement, chaque profil est différent. C’est pourquoi monaliza propose des rendez-vous patrimoniaux gratuits afin d’étudier les meilleures stratégies d’épargne en fonction des situations particulières de chacun. Nous contacter.
A noter : L’assurance vie applique une fiscalité différenciée en fonction de la date d’ouverture du contrat et de sa durée de détention.