September 30, 2023
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Comment préparer sa retraite
La préparation de la retraite est un enjeu majeur de la vie active. Alors qu’aujourd’hui seuls 61 % des retraités estiment que leur pension de retraite est suffisante pour bien vivre, il est essentiel de pouvoir anticiper le plus tôt possible la perte de revenus qui intervient lors de l’arrivée en retraite.
Rappelons que, d’après le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), celle-ci est de l’ordre de 25% à 30% et peut même atteindre 50% pour les salaires les plus élevés. L’érosion du pouvoir d’achat des retraités est aggravée par la double conjoncture économique et démographique qui présente aujourd’hui des perspectives très défavorables.
- D’une part, l’inflation réelle, supérieure à la revalorisation des pensions, qui tend à réduire le pouvoir d’achat des retraités.
- D’autre part, le vieillissement de la population qui contribue à réduire le nombre d’actifs par retraités, et donc l’équilibre du régime par répartition. Très commenté dans le cadre des débats relatifs à la réforme de 2023, le système de retraites français est complexe, fruit de l’histoire et des réformes successives ayant chacune apporté des évolutions majeures pour les Français. L’objectif de ce guide est de vous permettre d’en comprendre le fonctionnement, d’anticiper les règles qui s’appliquent à vous, de d’identifier les points de vigilance à connaître et d’avoir un aperçu des différentes possibilités qui s’offrent à vous pour optimiser vos revenus à la retraite.
1. Comprendre le fonctionnement de la retraite en France
Le système retraite français repose sur une combinaison de régimes par répartition et par capitalisation. Il est structuré en trois étages :
La retraite de base obligatoire : Ce système par répartition est obligatoire pour tous les travailleurs. Il fonctionne sur un mécanisme de répartition, c’est à dire que les cotisations des actifs financent directement les pensions des retraités. Le montant de la pension est calculé en fonction du salaire moyen perçu tout au long de la carrière, du nombre de trimestres cotisés et de l'âge de départ à la retraite.
La retraite complémentaire : également obligatoire, la retraite complémentaire repose aussi sur un mécanisme de répartition. Les travailleurs cotisent auprès de la caisse de retraite complémentaire correspondant à leur profession. Contrairement à la retraite de base, la retraite complémentaire est calculée selon un système à points.
La retraite supplémentaire : troisième pilier du système de retraites français, la retraite supplémentaire est individuelle et repose sur la capitalisation : les actifs effectuent des versements pour alimenter une enveloppe destinée au financement de leur propre retraite.
On distingue deux grandes catégories de retraites supplémentaires. Les dispositifs d’épargne individuelle et les dispositifs d’épargne en entreprise.
Régimes Spéciaux : en parallèle de ces trois niveaux existent également certains régimes spéciaux, auxquels sont attachés différentes règles.
2. Comment connaître son âge de départ en retraite ?
L’âge de départ en retraite est calculé sur la base de deux paramètres : l’âge effectif et le nombre de trimestres de cotisation.
La réforme des retraites de 2023 (voir infra) a changé les règles pour les personnes nées après 1968. Cette partie s’intéressera aux règles issues de la réforme. Le détail de l’impact de la réforme et des règles préexistantes peut être consulté dans la partie suivante.
À compter de la génération née après 1968, la règle générale est que toute personne peut bénéficier d’une retraite à taux plein dès lors qu’elle a plus de 64 ans et qu’elle a cotisé 43 annuités (ou 172 trimestres) ou plus.
Ainsi, une personne ayant commencé à travailler à 21 ans pourra bénéficier d’une retraite à taux plein à 64 ans.
Pour les autres situations, différents paramètres sont à prendre en compte. Le système de retraites s’organise autour de 4 âges déterminants.
{{bloc-centre}Salariés nés après 1968 61 - 64 – 67 – 70 ans.}
61 ans : âge possible de départ en retraite pour les carrières longues
En dehors de certains régimes spéciaux obéissant à des règles très spécifiques, 61 ans est l’âge auquel il est possible de prétendre à une retraite à taux plein, à condition de pouvoir justifier de 43 annuités de cotisation (et donc d’avoir commencé à travailler à 18ans).
64 ans : âge légal de départ en retraite.
C’est l’âge légal minimal pour partir à la retraite pour toute personne née à partir du 1er janvier 1968. Il s’applique à tous. Toutefois, un assuré ne justifiant pas de 43 annuités de cotisation à cet âge ne pourra bénéficier du taux plein.
67 ans : âge légal de taux plein automatique sans condition de durée de cotisation
C’est l’âge auquel un assuré qui n’a pas cotisé le nombre de trimestres suffisant peut partir à la retraite sans subir de minoration de sa pension (décote).
70 ans – âge possible de mise en retraite d’office par un employeur
Bien qu’il soit possible de travailler à tout âge, un employeur du secteur privé peut mettre d’office en retraite un salarié de plus de 70 ans.
3. Comment calculer le montant de votre pension de retraite obligatoire ?
La pension de retraite obligatoire se compose d’une retraite de base et d’une retraite complémentaire.
La retraite de base
Pour estimer le montant de votre pension de retraite, il vous faut tout d’abord connaître le montant de votre retraite de base.
Cette retraite de base peut être à « taux plein » ou sans décote, si vous remplissez les conditions d’âge et le nombre de trimestres validés requis.
La formule servant à calculer le montant de la retraite de base est la suivante :
Montant de la pension de base = salaire annuel moyen × taux de liquidation × coefficient de proratisation
Explication :
- Le « salaire annuel moyen » est le salaire de référence pris en compte pour déterminer le montant de la pension.
o Pour les salariés du secteur privé et les indépendants, celui-ci est basé sur les 25 meilleures années de votre carrière, revalorisées en fonction de l’évolution des prix.
o Pour les fonctionnaires, c’est le traitement des 6 derniers mois qui est pris en compte.
- Le taux de liquidation est un pourcentage qui peut aller de 50% (taux plein) à 37,5% (décote maximale). Il est calculé de votre âge, de votre situation et de votre durée d'assurance, c’est-à-dire du nombre de trimestres que vous avez acquis. Une personne ayant cotisé l’ensemble des trimestres nécessaires aura un taux de 50%. Les personnes n’ayant pas le nombre de trimestres nécessaires subissent une décote. A l’inverse, les personnes ayant prolongé leur activité au-delà du nombre de trimestres nécessaires bénéficient d’une surcote.
- Le coefficient de proratisation est le ratio entre la durée de cotisation/ durée de référence).
o Pour une personne ayant effectué l’ensemble des trimestres nécessaires, ce coefficient sera de 1.
o Pour une personne n’ayant acquis que la moitié des trimestres nécessaires, de coefficient sera de 0,5.
La retraite complémentaire
La retraite complémentaire est calculée en points. Les cotisations effectuées par votre employeur et vous auprès des caisses de retraite complémentaires donnent droit à des points. Ces points se cumulent sur un compte ouvert à votre nom dès que vous commencez à cotiser auprès de la caisse concernée.
Lors que la liquidation des droits en retraite, le total des points accumulés est multiplié par la valeur du point à la date de votre départ.
Ainsi, pour le calcul de la retraite complémentaire, seul le nombre de points (et non le nombre d’annuités) est pris en compte pour déterminer le montant de la pension.
A noter : chaque caisse de retraite complémentaire peut déterminer ses propres règles de fonctionnement. Les modalités d’acquisition des points et leur valeur peuvent donc varier en fonction des caisses.
Par ailleurs, il est tout à fait possible de cumuler plusieurs pensions de retraite complémentaire. En effet, si vous avez changé de profession au cours de votre vie active, vous aurez cotisé auprès de différentes caisses et pourrez alors cumuler plusieurs pensions de retraite.
A noter : si vous avez travaillé sous différents statuts et cotisé auprès de différentes caisses, il vous faudra demander la liquidation de votre pension de retraite auprès de chaque caisse à laquelle vous avez cotisé afin que chacune d’entre elle vous verse une pension de retraite.
Ces demandes peuvent être faites de manière centralisée à partir du site info-retraite.fr
4. Quels sont les changements apportés par la réforme des retraites de 2023 ?
Définitivement adoptée le lundi 20 mars à l’Assemblée nationale, la réforme des retraites entrera en vigueur dès le 1er septembre 2023.
Age légal de départ
Première conséquence de la réforme, l’âge légal de départ en retraite sera progressivement reculé de 62 à 64 ans.
Ainsi, à compter du 1er septembre 2023, cet âge est relevé, à raison de trois mois par an, pour les assurés nés après le 1er septembre 1961. Il atteindra 64 ans en 2030 pour les assurés nés en 1968.
Augmentation du nombre d’annuités de cotisation
Les salariés ayant commencé à travailler avant 21 ans, éligibles au dispositif « carrières longues », pourront continuer à partir en retraite avant l’âge de 64 ans.
Les départs anticipés sont aujourd’hui possibles pour les assurés ayant cumulé 168 trimestres, soit 42 années de cotisation. Cette durée a toutefois été allongée à 43 ans pour les personnes nées après 1973 par la loi dite « Touraine ». Le projet du gouvernement prévoit aujourd’hui d’accélérer ce calendrier : ainsi, la nécessité de cumuler 172 trimestres (43 annuités) s’appliquera pleinement dès 2027.
Maintien de l’âge de retraite à taux plein
Le projet du gouvernement maintient l’âge légal de départ à taux plein qui reste fixé à 67 ans.
Concrètement, cela signifie que l’ensemble des assurés pourront continuer de partir en retraite à 67 sans subir de décote, et ce quel que soit le nombre de trimestres cotisés.
A noter : dans ce cas de figure, bien qu’aucune décote ne soit mise en place lorsque les assurés partent à 67 ans, le montant de leur pension est calculé en prenant en compte la moyenne des salaires perçus sur les 25 meilleures années ainsi que le nombre de trimestres cotisés.
Ainsi, de nombreux assurés ayant connu des carrières hachées ou des périodes d’inactivité pourraient connaître une baisse de leur pension de retraite suite à l’adoption de cette réforme.
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5. Quelles solutions pour préparer financièrement ma retraite ?
Les régimes de retraite obligatoire (de base et complémentaire) permettent de bénéficier d’une pension et donc d’un revenu après la liquidation de vos droits à la retraite.
Toutefois, le niveau des pensions est significativement moins élevé que celui des revenus d’activité. D’après la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES), le taux de remplacement moyen, c’est à dire le rapport entre la pension de retraite et dernier salaire, s’élève à 74,8%.
Il faut bien noter qu’il s’agit d’une moyenne et que ce taux peut être significativement plus bas pour les personnes se trouvant dans certaines situations particulières (carrières hachées, travailleurs indépendants…).
Par ailleurs, face au vieillissement de la population, le nombre d’actifs par retraité est amené à décroitre significativement, avec des implications majeures en matière de capacité de financement de la retraite.
Dans ce contexte, il y a de fortes chances que le taux de remplacement soit amené à décroitre pour les générations actuelles d’actifs.
Face à la perte de revenus engendrée par l’arrivée en retraite, il est aujourd’hui nécessaire de prévoir et d’anticiper la perte de revenu et de pouvoir d’achats liée à l’arrivée en retraite.
Plusieurs solutions existent, et leur pertinence peut dépendre de vos capacités d’épargne, de votre âge, de votre situation professionnelle ou encore de votre historique d’activité. Tour d’horizon :
Améliorer votre pension de retraite obligatoire
Le montant de votre pension est établi en fonction de différents critères, et notamment la durée et le montant des cotisations effectuées lors de la vie active. Celui peut toutefois être complété de trois manières.
Le rachat de trimestres :
Mise en place en 2003 avec la réforme Fillon, le rachat de trimestres consiste à verser volontairement des cotisations pour faire en sorte que des périodes au cours desquelles vous n’avez pas cotisé pour la retraite soient finalement prises en compte dans le calcul de votre retraite.
Possibilité de rachat
Le rachat de trimestres est ouvert aux personnes entre 20 et 67 ans (ou 60 ans pour les fonctionnaires titulaires et les militaires) qui n’ont pas encore liquidé leurs droits à la retraite.
Il est possible racheter jusqu’à 12 trimestres, soit 3 années de cotisations. Les principaux cas de rachats de trimestres sont liés aux motifs suivants :
- Années d’études supérieures
- Stages en entreprise effectués dans le cadre d’études supérieures
- Années incomplètes
D’autres situations particulières peuvent également ouvrir la possibilité d’effectuer des cotisations volontaires. Elles obéissent toutefois à des règles différentes pour lesquelles il peut être utile de consulter votre caisse de retraite en amont : Activités hors de France, Assistance auprès d'un invalide, Salariés des organisations internationales, Affiliation tardive, Assurance volontaire, Cotisations arriérées, Fonctionnaires ayant quitté le régime spécial sans droit, Travailleurs indépendants ; Rapatriés, Travail pénal des détenus…
A noter :
Le rachat de trimestres peut permettre d’accélérer l’âge de départ à taux plein, mais il ne peut pas servir pour compléter le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d'un départ anticipé pour carrière longue.
Coût du rachat
Le coût du rachat de trimestres dépend de trois paramètres :
- L’âge du rachat et la durée écoulée depuis la période à racheter : plus vous êtes jeune au moment du rachat, moins cela vous coûtera.
- Votre revenu moyen des 3 dernières années : plus il est élevé, plus le trimestre coûtera cher. A noter : le montant des rachats est déductible de vos impôts sur le revenu, ce qui permet de compenser cette progressivité.
- L'option de rachat retenue : voir infra.
Options de rachat :
Les assurés ont le choix entre trois types de rachat :
- Option 1 : le rachat « taux seul » : le rachat « taux seul » permet d'augmenter le montant total des cotisations et donc le taux utilisé pour le calcul de votre pension afin de compenser la décote liée à une carrière incomplète.
- Option 2 : Le rachat « taux et durée d’assurance » : cette option vous permet à la fois d’augmenter le taux de calcul de votre pension et le nombre de trimestres pris en compte pour le calcul de votre retraite. Toutefois, le rachat de trimestres ne permet en aucun de cas de compléter le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d'un départ anticipé pour carrière longue.
- Option 3 : Accessible uniquement aux titulaires de la fonction publique, cette option permet de racheter des trimestres qui affectent la durée de cotisation prise en compte pour le calcul de la pension, sans affecter la décote.
La poursuite de l’activité en vue de bénéficier d’une surcôte :
Vous pouvez prolonger votre activité au-delà de l’âge légal de départ en retraite et ainsi bénéficier d’une surcôte qui vous permettra d’augmenter le montant de votre pension de retraite.
La surcôte s’applique lorsque l’assuré continue son activité au-delà de la durée d’assurance requise pour bénéficier du taux plein et après l’âge légal de départ à la retraite.
A noter : il n'y a pas de formalités à accomplir pour bénéficier de la surcôte. Celle-ci est prise en compte automatiquement lors du calcul de la pension de retraite.
Le cumul emploi-retraite :
Les assurés ayant cotisé le nombre suffisant de trimestres peuvent cumuler leur pension de retraite avec le revenu d’une nouvelle activité professionnelle, et ce, sans restriction ou déduction.
Les assurés n’ayant pas le nombre suffisant de trimestres peuvent également bénéficier du cumul emploi retraite, mais celui-ci est soumis à un plafonnement qui varie selon les régimes.
A noter : pour les assurés qui ont liquidé leur retraite à partir du 1er janvier 2015, le cumul emploi-retraite ne permet plus d’acquérir de nouveaux droits à la retraite, contrairement à la retraite progressive (voir infra).
La retraite progressive :
Forme particulière de cumul emploi-retraite, la retraite progressive permet de percevoir une partie de votre pension de retraite tout en poursuivant une activité rémunérée à temps partiel.
Soumise à certaines conditions, elle a l’avantage de permettre de maintenir une activité à un rythme réduit tout en continuant à permettre l’acquisition de trimestres et de points de retraite.
Compléter votre pension obligatoire par des pensions de retraite supplémentaires
Troisième pilier du système après les retraites de base et complémentaire, la retraite par capitalisation, dite « supplémentaire », permet à ses titulaires de se constituer une épargne de long terme en vue d’améliorer leur pouvoir d’achat à la retraite.
Elle bénéficie en France de caractéristiques particulières, et notamment d’avantages fiscaux mis en place par le législateur afin d’en démocratiser l’adoption.
Afin d’accroitre la lisibilité des différents produits d’épargne supplémentaire, le gouvernement a mis en place en 2019, avec la loi Pacte, le Plan Epargne Retraite (PER), produit unique destiné à rassembler l’ensemble des produits au sein d’une enveloppe unique disposant de caractéristiques fiscales simplifiées et harmonisées.
Destiné à tous les particuliers, qu'ils soient fonctionnaires, salariés du secteur privé, travailleurs non-salariés (TNS) ou sans activité professionnelle, le PER a pour objectif de permettre aux épargnants de se constituer un complément de revenu à la retraite tout en bénéficiant d'avantages fiscaux.
Il est composé de trois compartiments qui correspondent à l’origine de son ouverture et des versements : le PER individuel, ouvert par son titulaire pour lui-même ou ses enfants, et les PER d’entreprise (collectif et catégoriel), ouverts à l’initiative d’un employeur pour ses salariés.
- Le PER Individuel (PERIN) :
Le PERIN est le PER auxquels les particuliers peuvent souscrire de leur propre initiative auprès d’une banque, d’une assurance ou d’un courtier.
Il est le successeur du plan d'épargne retraite populaire (PERP), destiné aux salariés du secteur privé, du Préfon-retraite (destiné aux employés du secteur public) et du contrat « Madelin », destiné aux travailleurs non-salariés.
- Le PER d’Entreprise Collectif (PERECOL) :
Successeur du PERCO, le PERECOL est ouvert par un employeur pour ses salariés. Toutes les sociétés sont en mesure de proposer ce produit d’épargne à leurs employés et ce, même si elles n’ont pas souscrit à un plan épargne entreprise.
Il s’agit d’un compartiment qui peut être abondé à la fois par l’employeur et par le salarié, qui peut y verser ses primes d’intéressement et de participation ou effectuer des versements volontaires.
Lorsqu’une entreprise met en place un PERECOL, celui-ci doit alors être ouvert à l’ensemble des salariés de l’entreprise. Toutefois, celle-ci peut exiger une condition d'ancienneté (qui ne peut pas dépasser 3 mois).
Le règlement du plan peut prévoir l'adhésion automatique des salariés. Adhérents par défaut, les salariés sont alors obligatoirement informés de l’ouverture du plan, et peuvent choisir de refuser d’en bénéficier.
- Le PER d’entreprise obligatoire ou PER Catégoriel (PERCAT) :
Le PER d’entreprise obligatoire est le successeur du contrat retraite dit « Article 83 ». Il se nomme ainsi parce que ses règles sont définies à l’article 83 du code général des impôts.
Egalement ouvert à l’initiative de l’employeur, le PERCAT se distingue du PERECOL par deux principales différences :
- D’une part, il n’est destiné qu’à une ou plusieurs catégories de salariés. Ainsi, si le PERECOL est ouvert à l’ensemble des salariés, le PERCAT peut être réservé par l’employeur aux seuls cadres dirigeants de l’entreprise.
- D’autre part, l’adhésion au PERCAT est obligatoire pour l’ensemble des salariés concernés par le dispositif, contrairement au PERECOL qui repose sur la base du volontariat des salariés.
Diversifier vos sources de revenus
L’amélioration de la rente perçue à la retraite peut se faire via différents leviers. Outre l’adoption d’un Plan Epargne Retraite, recommandée à la majorité des Français pour ses avantages fiscaux, d’autres solutions permettent d’atténuer la perte de revenu liée à l’arrivée en retraite.
Ce guide vous présente quelques possibilités de placements
Les placements immobiliers
L’investissement immobilier est généralement considéré comme une valeur refuge parce qu’il repose sur l’acquisition d’un bien concret, stable et dont la valeur tend à fluctuer beaucoup moins fortement que celle des placements financiers.
Dans ce cas, il est utile de distinguer l’acquisition d’une résidence principale, l’immobilier locatif, l’immobilier de défiscalisation et l’investissement en SCPI
- L’acquisition d’une résidence principale
Alors que le logement est aujourd’hui le premier poste de dépense des Français, l’acquisition d’une résidence principale permet de réduire son budget dédié au tout en sécurisant son patrimoine.
Elle présente par ailleurs un avantage fiscal important : la plus-value effectuée sur la vente de son logement principal étant exonérée d’impôt sur le revenu.
- L’immobilier locatif
L’immobilier locatif est un choix très prisé des Français dans la mesure où il permet de générer une rente stable tout en bénéficiant de l’effet de levier du crédit.
S’il constitue un outil de complément de revenu très stable et efficace pour de nombreux Français qui souhaitent diversifier leur épargne, il convient toutefois de relever les différents risques et difficultés associés.
Tout d’abord, le contexte actuel de hausse des taux d’emprunt en réduit la rentabilité. En effet, les taux d’emprunt sont aujourd’hui souvent plus élevés que le rendement attendu d’un investissement locatif. Investir dans ce contexte revient donc dans les faits à perdre de l’argent. Ce risque de perte en capital est d’autant plus élevé que le marché immobilier entre aujourd’hui dans un cycle baissier.
Deuxièmement, le bâtiment est un investissement peu liquide par nature. Il convient alors de bien choisir la localisation du bien concerné afin de ne pas risquer de se retrouver en difficulté si vous souhaitez revendre votre bien rapidement.
Enfin, l’investissement en immobilier locatif expose les propriétaires à un certain nombre de risques, souvent sous-estimés : loyers impayés, la vacance locative, les charges de copropriété et d’entretien, les taxes, les charges de gestion locative, durcissement de normes environnementales pouvant conduire à des dépenses très élevées en matière de travaux…
- L’investissement en SCPI
Une SCPI est une Société Civile de Placement Immobilier. Son rôle est de collecter des fonds auprès d’investisseurs afin constituer et gérer un patrimoine immobilier. Les investisseurs reçoivent en retour des parts, qui leur permettent de bénéficier d’une proportion des revenus fonciers correspondant à leur investissement.
Egalement appelé pierre- papier, l’investissement en SCPI permet de bénéficier des avantages de l’immobilier tout en évitant les contraintes de gestion, celles-ci étant assurées par la société.
Par ailleurs, il nécessite moins d’apport personnel, certaines plateformes permettant d’investir des montants plus réduits.
Si l’investissement en SCPI est intéressant à beaucoup d’égards, il n’échappe pas non plus à certains écueils :
- Comme pour l’investissement locatif classique, la rentabilité d’un investissement en SCPI est réduite du fait de la hausse des taux d’emprunt, conjuguée à la tendance baissière du marché immobilier.
- Celle-ci est également réduite du fait des frais de gestion qui peuvent être prélevés par les SCPI.
- Exonérés de contraintes de gestion, les investisseurs restent soumis aux risques que comporte l’investissement locatif : loyers impayés, vacance locative, charges de copropriété, d’entretien et de gestion locatives ou encore durcissement des normes environnementales pouvant imposer des dépenses très élevées en matière de travaux…
- L’immobilier de défiscalisation
Comme le PER, l’immobilier peut aussi constituer un outil de défiscalisation. Pinel, Denormandie, Malraux… Différents dispositifs permettent aujourd’hui de bénéficier de réductions d’impôts importantes, à condition d’investir dans des biens correspondant à des caractéristiques précises.
Comme pour les SCPI, l’immobilier de défiscalisation peut constituer un placement pertinent mais il nécessite une vigilance particulière :
- Les réductions d’impôt sont associées à des conditions de gestion parfois très contraignantes : encadrement des loyers, normes, travaux à effectuer… Il convient dès lors de bien étudier le projet d’investissement en amont et si possible en se faisant aider par des professionnels.
- Comme pour l’investissement locatif classique, la rentabilité d’un investissement en SCPI est réduite du fait de la hausse des taux d’emprunt, conjuguée à la tendance actuelle du marché immobilier.
- Exonérés de contraintes de gestion, les investisseurs restent soumis aux risques que comporte l’investissement locatif : loyers impayés, vacance locative, charges de copropriété, d’entretien et de gestion locatives ou encore durcissement des normes environnementales pouvant imposer des dépenses très élevées en matière de travaux…
Les placements financiers
L’assurance-vie
Produit très apprécié des Français avec 53 millions de contrats ouverts, l'assurance vie est un placement qui peut se révéler très pertinent pour les particuliers, et notamment pour la préparation de la retraite.
Elle permet en effet aux épargnants de bénéficier d’un complément de revenus au moment de la retraite, sous forme de capital ou de rente viagère.
Si les versements effectués sur un contrat ne donnent pas droit à des déductions fiscales comme pour le PER, les plus-values bénéficient quant à elles d’une fiscalité avantageuse, alignée sur celles des contrats d’épargne retraite (sous réserve que le contrat ait une ancienneté de 8 ans).
L’assurance vie présente en outre l’avantage de sa liquidité, l’épargne pouvant être débloquée rapidement en cas de besoins financiers de court terme.
Elle présente enfin de nombreux autres avantages en matière de transmission et de succession.
Le Plan épargne en actions (PEA)
Le PEA est une enveloppe qui permet de placer son épargne dans des titres boursiers, à savoir des actions (françaises ou étrangères) ou des fonds indiciels qui répliquent le cours d’un indice boursier.
Comme pour l’Assurance Vie, il peut être débloqué en capital ou en rente viagère et donne lieu à des avantages fiscaux, le cas échéant.
D’un point de vue fiscal, le PEA est sans doute l’une des enveloppes les plus intéressantes.
- Pour les retraits effectués avant 5 ans : les plus-values soumises à la flat tax de 30 %.
- Pour les retraits effectués après 5 ans : les plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu, et soumises aux prélèvements sociaux de 17,2 %
- A noter : En cas de sortie en rente viagère, les revenus libérés sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu si la durée de détention du contrat excède 5 ans.
6. Quand et comment initier sa demande de retraite ?
Une démarche qui doit se préparer et s’anticiper
Toute personne qui réunit les conditions pour liquider ses droits à la retraite peut choisir la date de son départ à la retraite. Toutefois, le point de départ choisi doit obligatoirement être le premier jour d’un mois donné.
Les démarches associées doivent être effectuées entre 4 et 6 mois avant la date choisie.
Des démarches simplifiées
Les assurés doivent demander la liquidation de leurs droits à la retraite auprès de chacune des caisses auprès desquelles ils ont cotisé.
Face aux complexités engendrées par ce mécanisme, et en particulier pour les personnes ayant changé plusieurs fois de métier au cours de leur carrière, le gouvernement a mis en place une plateforme permettant de centraliser l’ensemble des demandes, gérée par le Groupement d’Intérêt Public (GIP) L’Union Retraite. Accessible à partir du lien suivant : www.info-retraite.fr
7. Quels documents administratifs faut-il conserver pour préparer sa retraite ?
Il est recommandé de conserver certains documents tout au long de votre carrière en vue d’effectuer les formalités administratives liées à la liquidation de vos droits à la retraite.
En effet, si l’informatisation des démarches administratives et le renforcement du partage d’informations entre administrations permet aujourd’hui aux caisses de retraites de disposer de l’ensemble des informations nécessaires au calcul des pensions de retraite, les erreurs restent communes.
Selon un rapport de la Cour des Comptes publié en 2022, plus d’un dossier de retraite sur sept comportait erreur financière. Le même rapport relève par ailleurs que trois erreurs sur 4 quatre se font au détriment des assurés. L’erreur médiane s’élève quant à elle à près de 120 euros par an.
Dans ce contexte, la constitution d’un « dossier retraite » vous permettra de vous assurer que le relevé de carrière effectué par l’administration est bien complet et d’effectuer des démarches de régularisation en cas d’erreur ou d’omission.
L’ensemble des documents précités peut être conservé sous forme physique ou numérique, l’essentiel étant de pouvoir maintenir une trace des différents éléments pertinents pour le calcul de votre pension.
On peut distinguer quatre grandes catégories de documents utiles.
Documents relatifs aux périodes d’activité
Le montant des pensions de retraite obligatoire (de base et complémentaire) est principalement calculé sur la base des périodes d’activité. C’est pourquoi les documents suivants sont particulièrement importants afin de s’assurer que votre dossier ne comporte pas d’erreur.
- Contrats de travail et avenants au contrat de travail, le cas échéant
- Certificats de travail ;
- Bulletins de paie ;
- Justificatifs d’emploi à l’étranger, le cas échéant
- Pour les indépendants, la conservation de documents relatifs à l’activité entrepreneuriale est également recommandée.
Documents relatifs aux périodes d’inactivité
Les périodes non-travaillées peuvent ouvrir le droit à des trimestres de retraite. Dans ce contexte, et afin de s’assurer de leur bonne prise en compte, il est recommandé de conserver les documents suivants :
- Décomptes d’indemnités journalières de maladie
- Décomptes d’indemnités journalières en période de congé maternité
- Attestations Pôle emploi
Documents relatifs aux caisses de retraite
Bien que les caisses de retraites conservent aujourd’hui leurs échanges avec les administrés, il est également recommandé d’être prudent et de conserver les documents suivants :
- Relevés de points,
- Relevés de carrière,
- Relevés de situation individuelle,
- Estimations indicatives envoyées en amont de la liquidation des droits à la retraite
- Courriers et mails échangés avec vos interlocuteurs.
- Justificatifs de rachats de trimestres
Situation familiale
Certaines situations familiales particulières peuvent avoir impact sur vos droits à la retraite. C’est pourquoi les documents suivants peuvent aussi être pertinents pour votre dossier retraite :
- Livret de famille à jour
- Justificatifs de vos allocations pour enfant handicapé.
- Attestations d’affiliation envoyées chaque année par la Caf ou la MSA.
Santé
Bien que les caisses de retraites conservent aujourd’hui leurs échanges avec les administrés, il est également recommandé d’être prudent et de conserver les documents suivants :
- Justificatifs d’incapacité ;
- Justificatifs de perception d’une rente pour incapacité professionnelle ;
- Documents relatifs au compte personnel de prévention attestant de la pénibilité d’un emploi.
L’avis de nos conseillers
Parmi les documents précités, certains peuvent être difficiles à obtenir et/ou nécessiter des démarches complexes. Par ailleurs, il est toujours plus facile de rectifier sa situation en amont de la liquidation des droits à la retraite qu’en aval. C’est pourquoi il est recommandé d’anticiper au maximum la constitution d’un dossier retraite personnel le plus complet possible.
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